dimanche 26 avril 2009

Tueur de Trolls

Gotrek et Felix Tome 1, de William King, traduit par Philippe Beaubrun, publié en français par la Bibliothèque Interdite


Premier tome des aventures du couple le plus connu du Vieux Monde, à savoir le nain tatoué à crête Gotrek qui se cache derrière son serment de tueur et vers sa quête d'une mort héroïque pour tout retourner sur son passage, et de Félix Jaeger, jeune noble froussard qui se retrouve, victime de son alcoolisme, à suivre son compère, toujours quelques pas derrière, pour en raconter les exploits.
Tueur de Trolls est un recueil chronologique de nouvelles sur un schéma un peu unique: Les deux héros sont perdus dans les bois, rencontrent des gens bizarres qui s'avèrent rapidement être des disciples du chaos, l'humain a peur, le nain rigole, baston, et la hache du tueur se retrouve en travers du crâne du boss d'en face, quels que soient sa taille ou son rang. Quelques variations de temps en temps viennent égayer le tableau, à base de personnages rencontrés qui ajoutent un peu de psychologie à l'affaire, et qui en général disparaissent dès la nouvelle suivante.
N'ayons pas peur des mots, Tueur de Trolls, ce n'est pas de la grande littérature, les scénarios se ressemblent méchamment, la psychologie des personnages est minimaliste, et les rôles assez peu évolutifs: Gotrek continue de sourire quand le danger approche et à balancer ses vannes en même temps que sa hache, et Felix ne se remet pas de la beuverie qui l'a amené là, au milieu des forces des ténèbres, il y pense et y repense, comme une mauvaise campagne de prévention contre l'abus d'alcool. On retrouve les mêmes tournures des dizaines de fois, et on peut même réussir à en avoir marre par moment.
Pourtant, je viens d'attaquer le tome 2, alors pour lever l'accusation de masochisme, je vais aussi évoquer les bons cotés du bouquin: d'abord, ces deux là sont des piliers de l'univers de Warhammer(tm), et même avec leur finesse psychologique de poney, se montrent si caricaturaux qu'ils en deviennent attachants. Gotrek répond au cahier des charges du tueur nain, bourru, furieux, la vanne et la chope jamais loin des lèvres, combattant hors pair (il finit le boulot en moins de 20 lignes à chaque fois tellement facile pour lui qu'on se demande s'il ne s'ennuit pas), celui la même que l'on imaginait en lisant son bestiaire de bataille (ou son livre d'armée, pour les plus jeunes), et Félix tient également son rôle d'antihéros hésitant, de dandy impérial un peu lâche, mais pourtant grand gentil au grand coeur, qui apprend peu à peu à manier l'épée pour la mettre au service du Bien(tm?). Et surtout derrière ses deux là, il y a la mise en scène d'un univers qu'on adore depuis que l'on s'est mis à jouer avec des bouts de plomb, et hop, une championne du chaos par ci, un mutant ou un troll par là, les salles de pierre d'une forteresse naine abandonnée, bref, un univers où l'on se sent chez soi et dans lequel on a plaisir à voir évoluer nos deux héros.
Finalement, l'attrait de ce bouquin vient moins de l'écriture elle même ou de son scénario, de ce côté la, c'est très décevant, mais voir s'agiter l'univers du Vieux Monde reste un véritable plaisir, qui fait tellement plus de bien au background de Warhammer(tm) que les malheureuses pages qui ont parsemé les publications de Games Workshop de ces dernières années. Au final, moi ça me donne surtout envie de jouer, de peindre, d'imaginer, et pour le coup d'attaquer le tome 2, Tueur de Skavens, que j'espère chroniquer (niarf niarf) ici dans peu de temps!


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